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Les Gaouar de retour au Maroc !

Les Marocains de plus de 30 ans sont encore nostalgiques à cette marque de café qui a marqué plus de trois générations.
Cette fois-ci, les Gaouar ne reviennent pas en tant que torréfacteurs mais à titre de formateurs dans les métiers du café.

Photo ci-dessus - Mounir Gaouar entouré de Maître Jaï Hokimi (à sa droite), et de M. Alvaro Lopez, responsable des achats alimentaires internationaux du Groupe Carrefour (Paris), lors de la conférence de presse annonçant la création de "L’Institut Mustapha Gaouar - L’Excellence du Café", le 3 mai 2010 à l’hôtel le Méridien Mansour de Casablanca. © leJmed.fr - mai 2010


Un article de Jalal Baazi,
du quotidien L’Économiste
(Casablanca, Maroc)


En effet, Mounir, fils cadet de Mustapha Gaouar qui a développé la marque éponyme, vient d’annoncer la création de l’Institut Mustapaha Gaouar pour la formation aux métiers du café. Cet établissement de formation sera multi-localisé à Oujda, Tlemçen, Barcelone, à Paris, voire même dans la province du Yunnan, en Chine », explique Mounir Gaouar, PDG de Coffega International. Par ailleurs, l’institut ambitionne de construire un parc industriel de café torréfié (10.000 tonnes par an) en Chine, ainsi que des chaînes de fabrication de 500.000 tonnes d’extrait de lait et quelque 600.000 tonnes de sucre/an. À ce mégaprojet, s’ajoute la construction d’une ville dédiée au café en Chine. Un projet prévu dans 5 ans en partenariat avec les autorités locales de la ville de Luximiang.

La saga des Gaouar commence en 1860…

Pour la petite histoire, la saga des Cafés Gaouar commence en 1860 à Tlemçen. Hammou Gaouar, grand-père de Mustapha, a 17 ans lorsqu’il devient broyeur de café, grâce au soutien de son oncle maternel. Hammou loue alors une modeste échoppe où il commence son activité de broyage et négoce. Ce commerce permet au jeune entrepreneur de rembourser les dettes qui lui ont permis de démarrer son business. En 1912, son fils Jelloul prend les commandes de l’affaire familiale dès l’âge de 17 ans. Mais cette passation a été marquée par des difficultés compte tenu de l’arrivée de la concurrence.

Il fallait donc innover et trouver une valeur ajoutée. Chose qui a été faite : Jelloul Gaouar trouve l’astuce en s’inspirant d’un artisan syrien installé à Tlemçen. Il introduit alors les assaisonnements et procède au mélange des cafés venant de différentes régions du monde. Un procédé assez original à l’époque. Sauf que la guerre d’Algérie porte un sérieux coup au business. C’est à ce moment-là que Mustapha, fils de Jelloul, prend le relais en prospectant ailleurs pour sauver l’entreprise. Pour commencer son périple, il opte d’abord pour l’Italie. Mais en passant par le Maroc, il décide de s’y installer avec sa famille en 1956. Aux yeux de Mustapha Gaouar, l’Indépendance du Maroc rend ce marché plus porteur. Le jeune entrepreneur de 29 ans s’active d’abord à Oujda, mais il repart juste après s’installer à Casablanca. La métropole lui réussit. Et les affaires renouent avec le succès.

« C’est au Maroc que la marque Gaouar doit sa renommée internationale », rappelle Mounir Gaouar. Mieux encore, son père introduit dans l’industrie le procédé de l’ensachage sous-vide. Cette technique pionnière à cette époque permet au café moulu de conserver ses qualités gustatives et sa fraîcheur. Forte de ce positionnement, Gaouar sera au début des années 60 l’une des premières entreprises à recourir à l’affichage urbain, pour promouvoir ses produits. Au fil du temps, la marque et la notoriété s’installent.

Au début des années 80, deux sociétés dans le capital : Promocaf, spécialisée dans le négoce de café et Ennasr dans la torréfaction. Des entreprises représentées par Omar Berrada, un expert-comptable. Le but étant de sauver l’entreprise qui commence à avoir des difficultés.

En 1982, Mustapha Gaouar cède son activité de torréfaction à son associé Berrada. En échange, ce dernier s’engage à s’approvisionner exclusivement chez Gaouar. Mais selon les Gaouar, « l’expert-comptable ne respecte pas le deal ». Ce qui pousse la famille à monter une autre entreprise de torréfaction, en 1985. Et c’est là où commence la saga judiciaire. Omar Berrada intente alors une action en justice pour « concurrence illégale ». En 1985, Mustapha et ses deux fils (Kamal et Mounir) sont condamnés en première instance à une peine d’emprisonnement. Mais ils sont acquittés par la Cour d’appel. Entre-temps, et pour éviter la peine d’emprisonnement, Mustapha accepte un accord lui interdisant à vie ainsi qu’à sa famille de s’adonner à l’activité de torréfaction au Maroc. Les Gaouar sont alors dans une situation financière difficile. Ils vont s’exiler en France. Mais Mustapha reste au Maroc jusqu’à son décès en 2004.

Rebondissement

En 1998, les Gaouar recourent à la procédure d’arbitrage. La sentence rendue la même année considère que l’interdiction à la famille d’exercer sur le sol marocain l’activité de torréfaction est contraire aux principes des droits de l’homme. Une sentence qu’Omar Berrada attaque en justice. Mais celle-ci le déboute et confirme la sentence arbitrale. Mais les déboires de la famille ne s’arrêtent pas là. En 2001, Berrada cède la société Ennasr à Kraft Foods International.

La famille est alors obligée d’engager une nouvelle action en justice mais cette fois-ci contre la multinationale américaine en se basant sur les précédentes décisions des différentes juridictions marocaines. « Le principe du préjudice a été reconnu par la Cour suprême en 2001. Il ne reste qu’à déterminer le montant du dédommagement », précise Mounir Gaouar. La famille demande un dédommagement de 300 millions de DH.

Jalal Baazi - L’Économiste


En savoir plus :

Diaporama du déplacement de Mounir Gouar à Tlemcen pour la création de l’Institut Mustapha Gaouar - L’Excellence du Café

Mounir Gaouar, entrepreneur franco-algérien :

« Faire de Tlemcen un phare dans le monde »

Sur le même sujet :

Coffega Intl conclut un accord de partenariat
avec le chinois Dehong Hogood Coffee


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