Responsable des achats alimentaires internationaux du Groupe Carrefour (Paris, France), M. Alvaro Lopez a fait le déplacement de Casablanca pour participer à titre personnel à la conférence de presse de lancement au Maroc de « L’Institut Mustapha Gaouar – L’Excellence du Café », le 3 mai à l’hôtel Méridien Mansour. L’occasion, pour Alvaro Lopez, de présenter son pays, le Guatemala. Un pays où la culture du café tient une place très importante, raison de l’intérêt d’Alvaro Lopez pour l’initiative de Mounir Gaouar…
« Dans mon pays, expliqua Alvaro Lopez, la culture du café concerne 61 000 producteurs, emploie 11 % de la population active pour 262 500 hectares cultivés et génère 33 % des devises du pays. C’est vous dire l’importance du café pour notre économie, un café dont la qualité est d’ailleurs reconnue mondialement… ».
Ce café guatémaltèque a d’ailleurs une longue histoire, nous apprit encore Alvaro Lopez, puisqu’il est cultivé dans le pays depuis 1750, date de son introduction par les Jésuites. Actuellement se cultivent différents types et variétés du café dans le pays, dont la qualité nutritive des sols volcaniques favorise la qualité.
Ainsi, cultivé depuis 1750, le café représente au Guatemala bien plus qu’un simple produit à valeur économique : il fait partie du patrimoine immatériel du pays, et particulièrement des Communautés rurales, qui se sont organisées pour revaloriser leur patrimoine culturel et naturel, pour une meilleure gestion des ressources, et pour générer des revenus afin d’améliorer les conditions de vie.
« C’est pour cette raison, souligna Alvaro Lopez, que je suis particulièrement sensible à l’engagement humanitaire de l’Institut Mustapha Gaouar, qui vise à un meilleur partage du savoir-faire autour de la culture et la torréfaction du café. Ainsi, je crois que les recherches qui vont être engagées par l’Institut avec l’Université algérienne de Tlemcen, notamment afin d’améliorer la résistance des plants de caféiers, ne pourront avoir que des retombées très positives pour les producteurs de mon pays, mais aussi pour tous les autres.
Il faut savoir, en effet, que 40 % des caféiers meurent dans leur jeune âge, alors qu’il faut dix à quinze ans au caféier – comme à l’olivier – pour produire ses fruits. Je vous laisse imaginer un instant ce que représenterait une chute significative de la mortalité des jeunes caféiers… cela entraînerait autant de gains pour les producteurs, et une amélioration conséquente de leurs conditions de vie ! »
Amoureux de son pays, Alvaro Lopez accompagna son intervention par la projection d’un diaporama représentant Antigua Guatemala, une ville à la richesse culturelle et naturelle si remarquables qu’elle a été classée à l’inventaire Unesco du Patrimoine culturel de l’Humanité – télécharger le document et la photothèque en cliquant sur l’icône suivante :
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De même, Alvaro Lopez saisit l’occasion pour initier l’assistance à quelques notions sur la si longue histoire précolombienne – 4 000 ans ! – de son pays : « À l’issue d’un concours international, Antigua Guatemala a été classée 1ère ville à destination touristique par la revue britannique Wanderlust, devançant ainsi 630 autres destinations dans le monde… »
Et l’orateur de soulever avec humour un point éventuel de discorde entre son pays et le monde arabe : selon la tradition, on est assuré, au Guatemala, que les lointains ancêtres de la civilisation maya furent les inventeurs du zéro, découverte également revendiquée par le monde arabe…
Mais, qu’importe, au fond, puisque l’on peut très bien imaginer qu’à plusieurs milliers de kilomètres d’océan de distance, et à deux millénaires d’écart temporel, le zéro aurait très bien pu être inventé… deux fois !
« En fait, souligna Alvaro Lopez, cette histoire du double zéro nous montre surtout comment l’intelligence des hommes est universelle. Et comment la découverte des uns peut bénéficier à tous les autres… C’est, encore une fois, pour cette raison que je vais faire tout mon possible pour que mon pays, le Guatemala, participe aux activités de l’Institut Mustapha Gaouar – L’Excellence du Café ! »
Casablanca, le 3 mai 2010
Un article d’Alfred Mignot,
envoyé spécial à Tlemcen et Casablanca,
pour leJmed.fr