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Le retour de Gaouar

Après avoir dû délaisser l’activité de torréfaction du café au Maroc, la
famille Gaouar voit l’un de ses fils lancer un projet d’institut supérieur
de formation pour ce secteur. Le futur établissement est appelé à s’installer
à la fois en France, au Maghreb, en Espagne et en Chine.

www.cafe-gaouar.com

l’Institut Mustapha-Gaouar sera localisé dans plusieurs villes notamment Nedroma près de Tlemcen

C’est un « retour » au Maroc inattendu, quoique... Après l’imbroglio juridico-judiciaire – qui éclate en 1985 – dont elle est sortie théoriquement gagnante
mais toujours sans le moindre sou de dédommagement légitime, la famille
algérienne Gaouar entreprend de reprendre pied au Maroc, souhaitant y créer un institut supérieur de formation au service du secteur du café. L’établissement sera baptisé « Institut Mustapha-Gaouar - L’Excellence du café », en hommage à celui qui fonde la marque éponyme au Maroc dans les années 1950. L’institut sera « multilocalisé », puisqu’il est appelé à s’ancrer également à Tlemcen, Barcelone et dans une région de Chine. « A l’heure de la relance du partenariat euro-méditerranéen, notre initiative ne peut pas laisser indifférent les institutions concernées », s’enthousiasme Mounir Gaouar, celui qui, parmi les siens, a repris le flambeau à partir de Paris.
L’annonce fait suite à la création, en 2009, de Coffega International (dont le siège est à Paris). Conformément à la philosophie Gaouar du « partage du savoir-faire », des fermes-atelier de torréfaction seront installés dans
plusieurs pays méditerranéens et même en Chine. Elles seront vouées
aux stages pratiques du cursus, l’enseignement des « neuf sciences du
café » étant quant à lui prévu dans les locaux parisiens. C’est d’abord en Chine que Mounir Gaouar a l’ambition de mettre en œuvre plusieurs projets relevant
du transfert de savoir-faire. Premièrement, il s’agit de construire un parc industriel international de café, d’une superficie d’un km², en réalisant une chaîne de production en café soluble de 100 000 tonnes par an et de café torréfié de 10 000 tonnes par an, ainsi que des chaînes de fabrication de 500 000 tonnes d’extrait du lait, et de 600 000 tonnes de sucre.
Deuxièmement, édifier un centre international de commerce, le plus grand d’Asie et le troisième plus grand au monde dans le secteur du
café. Troisièmement, bâtir une « ville du café » (à Luximiang) sur 4 km²
d’ici à cinq ans. D’ores et déjà, Coffega International est en affaires avec une entreprise clé de Chine. Mounir Gaouar a en effet signé, en 2009, son premier
contrat d’importance avec Dehong Hogood Coffee Co. Ltd, société
chinoise de café située dans la Province du Yunnan, numéro un de
son secteur en Chine et fournisseur prioritaire de firmes transnationales, dont Maxwell. L’accord stipule que la société française apportera son savoir-faire à son partenaire chinois dans le processus de sélection et de torréfaction de son café cultivé dans le Yunnan, et en partie destiné à l’exportation, notamment vers les pays de la Méditerranée. « Dans un second temps, pour faire face à la croissance prévisible de la consommation de café en Chine, il n’est pas exclu que Coffega International devienne à son tour fournisseur de Dehong Hogood Coffee, qui desservirait alors les consommateurs chinois », précise Mounir Gaouar, titulaire d’un doctorat d’économie de La Sorbonne. Et l’homme d’affaires de poursuivre : « Pour les paysans de Chine, la culture du café s’avère être bien plus profitable que celle du riz ».

L’Amérique latine et Coffega International pourraient bien trouver également un terrain d’entente. Rien de concret n’est actuellement projeté sur ce demi-continent, mais une piste existe. « Je vais faire tout mon possible pour que mon pays, le Guatemala, participe aux activités de l’Institut Mustapha-Gaouar », a lancé Alvaro Lopez, un cadre du groupe Carrefour, venu à titre personnel prendre part à la tenue de la récente conférence de presse de Gaouar à Casablanca. « Les recherches qui vont être engagées par l’Institut Gaouar avec l’université de Tlemcen, notamment afin d’améliorer la résistance des plants de caféiers, ne pourront avoir que des retombées très positives pour les producteurs de mon pays, mais aussi pour tous les autres.
Il faut savoir, en effet, que 40 % des caféiers meurent dans leur jeune âge,
alors qu’il faut dix à quinze ans au caféier pour produire ses fruits. […] Une
chute significative de la mortalité des jeunes caféiers […] entraînerait autant
de gain pour les producteurs, et une amélioration conséquente de leurs
conditions de vie ! » Voilà qui s’inscrit, indirectement et sectoriellement,
dans le fil des efforts des artisans politiques du rapprochement économique
monde arabe / Amérique latine…

Alexandre DELALONDE
www.resagro.com

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